A l’annonce du confinement, les Français ont été nombreux à migrer à la campagne. Depuis l’annonce du déconfinement le 11 mai, qui n’a pas planifié une randonnée, une sortie paddle, un pique-nique, un weekend nature, une randonnée en montagne ou en forêt ? Pourquoi retournons nous si rapidement à la Nature alors que nous la délaissons en tant normal ?
Selon une enquête de 2016 de l’institut de veille sanitaire, quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Cette étude concerne les enfants de 3 à10 ans, elle est basée sur les données ENNS (2006-2007)* Cette enquête à pour objectif de nous alerter sur les conséquences, tant physique que psychologique, de l’absence de jeux en extérieur.
L’étude Esteban (2014-2015)* permet de suivre l’évolution de ces comportements et, d’après les résultats, l’inactivité physique et la sédentarité gagnent du terrain dans la population française. Les femmes sont les plus concernées : en 10 ans, la proportion de femmes physiquement actives a baissé de 16 %.
D’après ces données, il est évident qu’il est important d’aller dehors pour augmenter notre activité physique, nous avons tous ressentis pendant le confinement ce besoin de mouvement. Les baskets achetées depuis des mois pour le jogging matinal ont enfin pu servir ! L’’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’ailleurs aux jeunes de moins de 18 ans de pratiquer chaque jour 1 heure d’activité pour assurer un bon développement des os et des muscles, mais aussi pour prévenir des maladies telles que le diabète et l’obésité. Les activités en extérieur et en pleine Nature ont donc un effet protecteur sur notre santé.
La Nature elle-même peut apporter un mieux être : cela réduit l’anxiété, améliore l’attention et la mémoire. Les jeux au grand air permettent de mieux gérer les émotions, de s’émerveiller, de contempler et de développer son imaginaire. La nature, c’est aussi un espace qui permet aux enfants de bouger librement et de retour à la maison ils sont plus calmes moins impulsifs ou hyperactifs. Cela développe également les capacités sensorielles, permet d’observer, d’expérimenter et donc d’apprendre.
Alors qu’est ce qui nous empêche de profiter toute l’année et de façon régulière de cet environnement si bénéfique?
- Nous avons souvent un emploi du temps professionnel chargé, des activités extrascolaire de planifier, des rdv, etc. Cette abondance de tâches est parfois liée à un perfectionnisme qui entraîne des déséquilibres entre la vie privée et la vie professionnelle. Alors, comment prioriser nos activités ? L’urgence et l’importance de chaque chose dépend du ressenti de chacun. Je vous suggère ce tableau que vous pouvez compléter pour vous aider.
PAS URGENT | URGENT | |
IMPORTANT | planifier | faire |
PAS IMPORTANT | Laisser tomber ou délègue | Vite faire ou délégué |
- Il est aussi plus facile de rester chez soi ! Certaines entreprises ont créé des loisirs gratifiant à faire à la maison, les écrans en autres. Mais les enfants ont besoin de sortir pour développer leurs compétences cognitives et motrices. Quelles sont vos priorités en tant que parents ? Et quelle est votre responsabilité vis-à-vis de cet apprentissage ? Cet article n’a pas pour but de vous culpabiliser, je vous invite juste à vous questionner sur cette thématique : comment faire que la Nature deviennent une de vos valeurs au sens de « force de vie » qui oblige à mettre en place des actions ?
- Cette réflexion m’amène également à me questionner sur la notion d’espace en lien avec notre besoin de sécurité. Des études récentes ont montré que les Français étaient plutôt heureux pendant le confinement ? Pourquoi ? Est-ce parce que nous avions enfin du temps pour prendre soin de nous-mêmes ? Effectivement c’est important de prendre soin de soi. Mais je m’interroge surtout sur une autre donnée : est ce que le fait d’être si bien chez soi ne nous renvois pas à notre besoin de sécurité ? Ressentons-nous de l’insécurité à l’extérieur ? Dans notre société ?
Lors de mes séances en psychomotricité, il arrive assez fréquemment que la recherche de sécurité passe par la construction de petits espaces dans lesquels les enfants s’installent pour jouer. Ils introduisissent uniquement les objets, qu’ils connaissent, qu’ils savent utiliser. Ce besoin de délimiter l’espace est un travail pour se construire physiquement et psychiquement. C’est aussi un lieu pour se rassurer et éloigner les peurs.
Sommes nous arrivez à créer une société ou « sortir »devient effrayant ? Sommes-nous rassurés dans les espaces clos des supermarchés ou des zones commerciales car on retrouve des repères, des codes instaurés pour répondre à ce besoin de contenance ? Sommes-nous devenus insensibles aux surprises et préférons nous ce qui est prévisible ? Avons-nous donc peur de la nature, des insectes, des animaux, des maladies, au point de préférer aménager nos intérieurs et rester enfermé dans nos maisons, dans nos routines ?
Je pense que la peur, dans la société actuelle, est mauvaise conseillère, ok, c’est facile à dire, mais alors comment modifier ces comportements et inclure dans notre mode de vie : la Nature ?
D’après les réseaux sociaux, les journaux, nous sommes nombreux à vouloir une évolution de la société orienter vers le respect de l’environnement et si nous commencions par nous même ?
- Pour cela nous devrions prendre de la hauteur et nous observer. Avons-nous des croyances ? J’entends encore souvent « ne touche pas à la terre, c’est sale » « attention à la guêpe, elle va te piquer ». On n’ose plus marcher dans la boue, attraper une couleuvre, un crapaud, un crabe. Il nous manque les connaissances de base concernant la faune et la flore. Pourtant on le ressent en nous, comme un besoin, et dès le déconfinement, les Français se ressourcent au contact de la nature, quelle ambivalence !
- Organisons des périodes d’activité en extérieurs : La première étape est simple, s’arrêter aux parcs pour offrir des jeux libres aux enfants. Ils pourront sauter, grimper, courir. Invitez les à observer s’il y a un nichoir ou un hôtel à insectes, à respirer l’odeur des fleurs, à marcher pieds nus dans l’herbe. Vous pouvez cueillir quelques feuilles pour construire un herbier. Construire des cabanes demande de l’imagination et de la planification. Ensuite, cherchez les forêts, les rivières, les plages, les lacs pour amener de la diversité dans vos découvertes.
- Dans la région PACA, vous trouverez des maisons de la nature. Ce sont des lieux d’accueil, de sensibilisation et de découverte de l’environnement gérer par le conseil général.
- J’ai également rencontré Marjorie Ughetto qui est naturaliste, guide et éducateur à l’environnement. Elle organise des balades. https://www.marjorieautresregards.com/
- Le Naturoscope est une association loi 1901 de protection de la nature ancrée sur le territoire provençal. Cette association m’a permis de découvrir la mer ! J’ai encore beaucoup à apprendre. http://naturoscope.fr/
Le déconfinement peut rimer avec école buissonnière ! En psychomotricité la notion d’espace est très importante, elle se rapporte à la conscience que l’individu possède de son environnement et comment il s’y organise et y vit. Ce retour à la campagne ce besoin de retourner au contact de la nature, d’être mobile nous permet de concevoir notre environnement de se le représenter, de le penser et de se le réapproprier et on voit à quel point il est en lien avec notre identité profonde.
Chacun peut redécouvrir la nature, à son rythme. Essayer de ressentir les bienfaits que cela vous procure, observer si des modifications de comportement et d’humeur sont perceptibles chez vos enfants. Puis progressivement ouvrez-vous et observer votre lieu de vie, l’environnement global. Il est possible que cela vous amène à vous questionner sur les aménagements en milieu urbain ou de la cours de recréation de l’école. Peut être que vous aurez envie de réfléchir sur les moyens d’apporter de la nature dans les villes, ou d’amener les écoles dans la nature. Pour ceux qui vivent à la campagne, mieux connaitre son environnement, les espèces végétales, minérales, animales permet également de mieux la protéger et de repenser les modes de vie.
Nous avons tous un rôle à jouer aujourd’hui et une transmission à proposer aux nouvelles générations.
*Sources :
La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 à 10 ans dans l’Étude nationale nutrition santé (ENNS, 2006-2007) http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2015/30-31/2015_30-31_3.html
Les résultats de l’étude ESTEBAN 2014-2015 mise à jour le 13 février 2020 https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/articles/les-resultats-de-l-etude-esteban-2014-2015